• L'utilisation de la médaille de Saint Benoît contre le mal

    PROTECTION CONTRE LES PIEGES DU DIABLE

    Nous savons qu'à notre époque, où beaucoup pensent que le diable est un être imaginaire plutôt qu'un être réel, il paraît étrange qu'une médaille soit fabriquée, bénie et utilisée comme un préservatif contre le pouvoir de l'esprit méchant. Et pourtant, les Saintes Écritures nous donnent d'abondantes instructions sur le pouvoir toujours actif des démons, ainsi que sur les dangers auxquels nous sommes exposés, tant dans notre âme que dans notre corps, par les pièges qu'ils nous tendent. Ne pas croire à l'existence des démons, ou ridiculiser les récits qui nous sont racontés sur leurs opérations, ne suffit pas à détruire leur pouvoir, et, malgré cette incrédulité, l'air est rempli de légions de ces esprits de méchanceté, comme nous l'enseigne saint Paul. (Éphésiens ii, 2 ; vi, 12)

     

    Si Dieu ne nous protégeait pas par le ministère des saints anges, et cela généralement sans que nous en ayons conscience, il nous serait impossible d'échapper aux innombrables embûches de ces ennemis de toutes les créatures de Dieu. Mais s'il est jamais un temps où il semble superflu de prouver l'existence des esprits méchants, c'est maintenant que nous voyons reparaître parmi nous ces pratiques dangereuses et pécheresses dont se servaient les païens d'autrefois, et aujourd'hui encore les chrétiens, pour obtenir une réponse des esprits, bien que ceux-ci ne puissent être que mauvais et menteurs. Notre époque est sûrement assez crédule à l'existence des démons, quand nous trouvons si à la mode d'utiliser de nouveau ces consultations des morts, ces oracles et ces superstitions dont Satan s'est servi pour maintenir les hommes sous son pouvoir pendant tant de siècles.

     

    La médaille du Saint-Père Benoît XVI a une influence particulière, et l'on peut dire que c'est le but principal pour lequel Dieu a fait ce don à son peuple fidèle : elle a le pouvoir de déjouer les desseins du diable. Nous mentionnons ici quelques faits qui ne se contenteront pas d'intéresser nos lecteurs ; ils leur indiqueront ce qu'ils pourraient faire eux-mêmes s'ils se trouvaient un jour dans des circonstances qui sont tout sauf impossibles de nos jours.

     

    En 1665, à Luxeuil, en France, un jeune homme possédé par l'esprit malin fut cruellement tourmenté. Ses parents avaient employé tous les moyens pour le tirer de cet état, mais tous avaient échoué. Dans cette extrémité, ils eurent l'idée de recourir à la médaille de saint Benoît. Ils firent boire à leur fils de l'eau dans laquelle ils avaient trempé la médaille. A peine l'enfant eut-il porté la coupe à ses lèvres, que le diable commença à tourmenter sa victime avec une violence si insolite que les assistants en furent frappés d'effroi. Les parents furent cependant consolés en entendant le diable déclarer, par la bouche de leur fils, qu'il se sentait sous l'emprise d'une puissance supérieure, et qu'il sortirait de l'enfant à la troisième heure de la nuit. Ce qui arriva effectivement : l'esprit infernal sortit à l'heure indiquée, et l'enfant recouvra la paix de l'esprit et la santé du corps.

     

    Le fait suivant se passa à Luxeuil vers le même temps. Une jeune fille était irrésistiblement poussée par l'esprit malin à prononcer à tout propos les paroles les plus obscènes. On eût dit que le diable avait élu domicile sur les lèvres de sa victime. Pour la délivrer de cette violence de l'ennemi de toute vertu, ses amies lui donnèrent aussi à boire de l'eau sanctifiée par le contact de la médaille de saint Benoît. Aussitôt elle se sentit délivrée de cette misérable contrainte, et elle ne transgressa plus jamais, dans ses paroles, les règles de la modestie chrétienne.

     

    En 1666, le château de Maillot, à quelques kilomètres de Besançon, fut infesté de démons. Ses habitants étaient continuellement alarmés par des bruits étranges, et un grand nombre de leurs bêtes mouraient de maladies inconnues. A la fin, la terreur fut telle que le bâtiment fut abandonné. Des personnes pieuses recommandèrent que la médaille de saint Benoît fût accrochée çà et là sur les murs du château, et l'événement justifia leur confiance. Aussitôt toute cause de crainte disparut, la maison fut parfaitement tranquille, et les habitants y vécurent désormais sans être inquiétés.

     

    Un homme de notre connaissance se trouvait par hasard, en 1858, dans une ville du département de la Vienne. Dans une soirée où il était invité, la conversation s'engagea sur le sujet des tables tournantes, et quelques-uns de la compagnie se mirent à raconter les effets extraordinaires qu'ils avaient eux-mêmes produits l'année précédente. Bien entendu, certains en rirent, mais la conversation se termina par un accord entre eux de se retrouver le lendemain à midi dans la même maison pour voir s'ils pourraient produire l'une de ces étranges merveilles. Plusieurs exprimèrent un scrupule à ce sujet, se demandant si l'on avait raison de s'occuper de telles choses ; tous arrivèrent néanmoins à l'heure convenue et l'affaire fut commencée sans crainte, les formalités habituelles étant soigneusement remplies. Pendant deux longues heures, ils travaillèrent sans le moindre résultat, il était inutile d'essayer plus longtemps, mais avant de se séparer, ils se hasardèrent à exprimer leurs diverses opinions sur la cause de ce refus inhabituel des esprits de communiquer. Une demoiselle N., qui faisait partie de la troupe, exprima sa conviction que les médailles qu'elle portait sur elle, et surtout la médaille de saint Benoît, y étaient pour quelque chose. Une autre tentative fut proposée et acceptée : tous devaient se réunir de nouveau le lendemain à huit heures du soir. Mlle N., qui avait laissé toutes ses médailles chez elle, refusa, une fois la troupe réunie, de prendre une part active aux opérations, car elle sentait qu'elle n'était plus sous la même protection, et elle se tint aussi loin qu'elle le pouvait de la compagnie qui avait déjà commencé ses expériences.

     

    En moins d'une demi-heure, la table commença à trembler, puis à craquer : signes qu'elle allait bouger d'elle-même. Un des invités, un médecin, accepta que, lorsqu'elle voudrait parler, elle frapperait un des pieds contre le sol, deux fois pour dire oui, une fois pour dire non. Au bout d'un moment, elle se souleva un peu du sol : tous furent ravis, et ils commencèrent à poser leurs questions. Celles-ci portèrent enfin sur des sujets futiles, puis les suivantes sur le silence de la veille.

     

    Q. « Pourquoi n’avez-vous pas parlé hier ? Est-ce parce que Mademoiselle N… avait sa médaille de la Sainte Vierge ? » R. « Non. » Q. « Est-ce parce qu’elle avait sa médaille de saint Benoît ? »

     

    R. « Oui. » (Les deux coups furent très forts). Q. « La Médaille de la Sainte Vierge vous aurait-elle empêché de venir ? » R. « Non. » Il se trouve que presque tous ceux qui étaient présents portaient toujours à la fois la Médaille et le Scapulaire de Notre-Dame.* On passa alors à d’autres questions.

     

    Q. « Comment vous appelez-vous ? » La table frappa alors le sol, comme convenu, lorsque furent prononcées les lettres de l’alphabet qui formaient les mots demandés : d’abord ce fut en S, puis en A, puis en T. Il était inutile d’en dire plus, et tout le monde comprit le mot avant que la table n’ait fini de prononcer les lettres, « SATAN ». Plusieurs personnes furent terrifiées et quittèrent le ring, mais les autres, qui avaient besoin de plus que cela pour les alarmer, continuèrent leurs questions. Certaines d’entre elles portaient sur des sujets religieux, d’autres sur des sujets scientifiques, mais aucune réponse ne fut obtenue et à deux reprises la table se jeta complètement sur le sol, ce qui fit qu’elle se remit à tourner comme auparavant. L’un des participants posa cette question : « Reviendrez-vous demain ? » La réponse fut « Oui ». À la même personne demandant « à quelle heure ? » la table donna douze coups. Q. « Voulez-vous dire douze heures du soir ? » R. « Non. » Q. « Midi ? » R. « Oui. »

     

    Il serait trop long de donner ici toutes les autres réponses qui furent faites aux diverses questions, mais l'impression produite sur les personnes présentes fut grande, et il leur fut impossible de douter de l'identité du mystérieux agent qui communique ainsi avec les hommes au moyen de cette « Table tournante ». La réunion se retira à onze heures, et chacun résolut de porter, à partir de ce moment, la médaille de saint Benoît.

     

    * Il a semblé étrange à certains que Dieu ait voulu nous accorder cela par la médaille de saint Benoît plutôt que par celle de Notre-Dame. Mais qu'ils se souviennent que, bien que la puissance de la bienheureuse Mère de Dieu soit plus grande que celle de tous les saints réunis, les fidèles ont aussi l'habitude de recourir aux saints. De même que Dieu nous accorde parfois par Marie des faveurs qu'il ne nous a pas accordées lorsque nous les lui avons demandées directement, de même Marie voudrait que nous recevions parfois des saints des faveurs qu'elle-même pourrait facilement nous accorder.

     

    Non loin de Rennes, il y avait un café et une salle de billard tenus par une famille catholique. Depuis quelques années, on avait remarqué des symptômes étranges de l'infestation des démons dans ce lieu. Quand il n'y avait personne au billard, on entendait parfois des bruits et des voix comme s'il y avait une grande société en train de jouer ; des meubles changeaient de place dans la maison sans que personne de la famille n'y touche ; des portes s'ouvraient et se fermaient comme si elles étaient toutes seules, et un bruit étrange se faisait entendre dans les chambres à coucher. Une nuit de Noël, la servante était montée au grenier pour se préparer pour la messe de minuit, lorsqu'elle trouva toute cette partie de la maison remplie d'une épaisse fumée, au milieu de laquelle quelque chose qu'elle ne pouvait saisir se déplaçait de long en large. Elle poussa des cris, sortit précipitamment de la maison et s'évanouit. Mais ces étranges apparitions se produisaient fréquemment et tenaient naturellement les initiés de la maison dans un état d'alarme continuel. Ils avaient fait dire de nombreuses messes pour les morts et avaient fait bénir la maison avec la formule prescrite par l'Église pour ces occasions, mais jusqu'alors tout avait été inefficace. Il ne restait donc aux habitants de la maison qu'à l'abandonner, quoiqu'elle fût toute neuve et qu'ils aient espéré y trouver un logement commode et confortable. Une femme pieuse leur parla de la médaille de saint Benoît et les persuada d'en faire usage. Ils commencèrent par la mettre à toutes les portes de la maison, et aussitôt tout fut calme. Mais ils n'avaient pas pensé à mettre le signe du salut sur la porte qui donnait sur la cave, et toute la fureur des mauvais esprits semblait se concentrer là, tant le bruit et le désordre étaient grands de ce côté. La médaille y fut aussi mise, et l'influence de Satan sembla alors entièrement éloignée de la maison ; non sans qu'il ne cherchât à se venger en s'emparant aussitôt de la personne qui racontait tout cela à l'écrivain, et les souffrances que le diable faisait endurer à sa victime étaient cruelles, tant le corps et l'âme. Cet homme obtint, après quelque temps, la délivrance de cette terrible épreuve en suivant les conseils d'un directeur éclairé, qui recommanda au pauvre malade de ne pas craindre le diable, et de prononcer fréquemment les saints noms de Jésus, de Marie et de Joseph.

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    Ce ne sont là que quelques manuscrits extraits du livre La Médaille ou Croix de Saint Benoît écrit par Dom Guéranger.

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